Et si l’amour était chimique ..?

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l'amour était chimiqueUne histoire d´Amour semble toujours magique à ses débuts pour ne pas dire inexplicable ! Mais si on prend sa loupe, l´Amour a ses lois : les hormones définissent le calendrier amoureux, la testostérone déclenche le désir et l´ocytocine crée l´attachement.

Ah l’Amouuuuuur,.. Mais au fond, qu´est-ce que l´Amour ? L´amour est difficile à définir. Certains le voit à travers une sublimation de sexe (pour Freud, les formes de l´amour relèvent d´une seule et même pulsion : la libido), d’autres l´admire avec un œil artistique, et d’autres encore préfèrent donner leur langue… aux experts !

Et si l’amour était chimique ?

Dans la première phase de l´amour, l´impulsion sexuelle est régulée par la testostérone (masculine) et les estrogènes (féminins). Les hommes avec plus de testostérone dans le sang ont tendance à pratiquer plus de sexe, les femmes quant à elles, ont plus de désir sexuel au moment de l’ovulation, c´est-à-dire quand le niveau de testostérone augmentent. La baisse de cette hormone réduit avec l’âge tout type de libido et fantasmes sexuels.

Les niveaux élevés de testostérones, chez un même individu, varient selon les moments et sont corrélés avec l´attrait d´un visage à caractère féminin avec de grands yeux ou une bouche charnue par exemple.

Du côté des femmes, plusieurs études ont montré que leurs jugements quant à l´attrait masculin sont influencés par le niveau des hormones sexuelles.

Enfin, plusieurs expériences rendues possibles grâce au scanner, ont cartographié les zones du cerveau activées, lorsque des volontaires ont observé une série de photos de leur partenaire. Les résultats ont confirmé que l´amour et le sexe sollicitent des zones cérébrales différentes et l´une des zones activées les plus répétée et proportionnelle au degré d’excitation sexuelle est située dans le cortex cingulaire antérieur (CCA).

« Côté casting », Darwin prétendait que les femmes choisissaient leurs partenaires en fonction de leur « sens inné de la beauté », pourtant des chercheurs contemporains ont démontré qu´un même homme parait plus désirables aux yeux des femmes quand il est entouré de femmes plutôt qu´isolé ou entouré par d´autres hommes.

A l´inverse, une femme « perd des points » si elle apparaît entourée par d’autres hommes. Il y a un autre composant dans le choix du partenaire. Lorsque des chercheurs ont demandé à des groupes d’étudiants hétérosexuels quels sont les attributs qu´ils valorisent le plus pour former un couple, chaque étudiant ont paru rechercher les mêmes traits qu´ils s´étaient attribués à eux-mêmes dans un autre test.

S´il ont doit résumé l´attitude des partenaires amoureux dans la première phase, ce serait l´attention exclusive et la recherche de fusion… En bref, tout tourne autour de l´autre et rien ni personne d´autre ne semble exister.

Passons maintenant à la seconde phase suivante : l´amour romantique. Nous savons que l’amour est un trait humain universel avec comme caractéristique, l’attirance sexuelle sélective. Le rituel pour choisir son partenaire, c´est-à-dire « faire la cour » (séduire) puis entrer ensuite dans cette phase d´amour romantique peut durer entre 12 à 18 mois chez les hommes (contre seulement quelques minutes chez les animaux).

Les anthropologues ont étudié 147 sociétés humaines et ont conclu que l’amour romantique commence « quand une personne commence à regarder l’autre comme quelqu´un de spécial ». L’amant subit alors une déformation perceptive qui exagère les vertus et ignore les défauts de l’autre. Qui ne connait pas l´expression « l´amour rend aveugle ». Dans cette phase, l´amour est inquiet et en quête permanente d’indices de l´amour de l´autre.

Pour Helen Fisher, il y a une loi implacable du cycle amoureux et elle parle cette fois d´une moyenne de 3 ou 4 ans. Frédéric Beigbeder se serait t´il inspiré de ses études pour écrire son roman repris au cinéma « l´Amour dure 3 ans » ? Toujours est-il que cette durée serait le temps nécessaire pour construire une relation, faire un enfant et s´assurer des premiers soins.

Si l’amour romantique ne dure pas, ce n´est pas vrai chez toutes les espèces. Par exemple, le Campagnol des Prairies (Microtus ochrogaster) est l’un des rares mammifères monogames. Il est sociable et présente un attachement familial profond. Suite à la phase d’accouplement, le couple est très uni et habite dans le même nid. Les deux parents s’occupent des petits pendant une longue période et leur consacrent beaucoup de temps. Le campagnol des Prairies défend sa compagne. A l´inverse, le campagnol des montagnes a de nombreux partenaires et semble fort peu attaché (tant à ses partenaires qu’à ses propres petits).

Très peu de chose sépare ces deux animaux : uniquement la densité plus grande de récepteurs pour l’ocytocine et de récepteurs à vasopressine au niveau du système limbique chez le campagnol des Prairies que chez le campagnol montagnard. Chez la femelle, l’ocytocine serait nécessaire pour développer une relation de couple et pour stimuler le comportement maternel. Chez le mâle, la vasopressine joue un rôle dans le développement de la fidélité et dans l´implication auprès des petits.

Larry Young, neurobiologiste, a remis en cause la réputation des campagnols des prairies. Sans remettre en question le fait que ces rongeurs de prairie soient majoritairement fidèles, il a démontré que certains d´entres eux étaient tout aussi coureurs que leurs cousins des montagnes. Cela lui a permis de trouver l´origine des différences entre les individus : un gène unique qui évolue très rapidement.

Le gène qui fabrique le récepteur de la vasopressine. La vasopressine (ou hormone antidiurétique) est une hormone fabriquée par les neurones de l’hypothalamus. La vasopressine est une hormone capable de modifier le comportement mais qui nécessite de s´accoupler à un récepteur situé sur les neurones pour exercer ses effets.

Les campagnols qui comptent beaucoup de récepteurs de vasopressine dans le cerveau sont donc fidèles, et au contraire, ceux qui ont peu de récepteurs sont des traîtres. La version de haute activité prédomine chez les campagnols des prairies – ce qui explique la bonne réputation de l’espèce, et celle ayant une faible activité appartient à la norme des cousins de montagne.

Les scientifiques ont commencé à analyser ce gène sur la population pour comparer leurs variantes avec leurs profils psychologiques. Ils ont également ajouté à leurs enquêtes, un autre gène similaire, qui aurait également la capacité de faire évoluer très rapidement le récepteur de l’ocytocine.

Les deux gènes sont liés à l’ocytocine et la vasopressine, deux hormones qui affectent le circuit du plaisir. Ces hormones agissent à travers des récepteurs situés dans les neurones, dans ces circuits. Les deux principaux gènes produisent le récepteur de l’ocytocine et le récepteur de la vasopressine.

Quand un campagnol des prairies reçoit une dose d’ocytocine, il se sent immédiatement connecté au partenaire le plus proche de lui à ce moment-là et de façon durable. Chez l’homme, un test similaire a été organisé avec de l’argent. Une équipe d’économistes et psychologues ont démontré qu´une simple inhalation d’ocytocine rend les gens davantage confiant envers des étrangers et, par exemple, leur font prêter beaucoup plus d’argent (situation fictive testée).

Les deux gènes évoluent très rapidement et produisent des variantes d’activité plus ou moins grande, avec des effets similaires en augmentant ou en diminuant la quantité d’hormones. Internet propose d´ailleurs des produits à base d’ocytocine, conçus pour améliorer les rencontres et favoriser les relations quotidiennes.

Enfin, si certains collent une date de péremption à l´Amour, je préfère affirmer qu´on peut apprendre à aimer ou à faire durer l´amour. En effet, car on présente souvent l´amour comme un sentiment, un état « passif » – on dit facilement qu´on « tombe » amoureux comme si c’était un accident alors que l´amour relève d´une aptitude (comme monter à cheval). Et qui dit aptitude évoque le fait qu´on puisse l’entretenir et même progresser.

Pour conclure sur ce vaste sujet, chimique peut-être mais n´en restons pas là ! Je crois profondément que l’amour suppose de surmonter notre narcissisme (ou notre dépendance, selon le cas) pour réussir à construire une relation basée sur le respect. L´amour authentique n´est pas un sentiment qui part de soi mais qui s´entretient et se cultive comme un jardin. A méditer.

Ambre FRANRENET / www.ambrecoach.com

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