Avoir une famille recomposée heureuse c’est possible !

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famille recomposeeLa routine des familles recomposées n’est pas aussi parfaite que nous laisse croire les séries ou les publicités à la télé. En général, jalousies, difficulté à trouver sa place, conflits en matière d’autorité sont des ingrédients qui entrent dans le plat quotidien des familles recomposées.

En tant que belle-maman, j´ai listé quelques thèmes et conseils qui m´ont paru essentielles pour s´entendre et s´épanouir dans une famille recomposée.

Qu’est-ce qu’une famille recomposée ?

Pour qu´on parle de famille « recomposée », il faut qu´il y ait un nouveau partenaire dans la vie (d´au moins) un parent. Et qui dit commencement aboutit généralement sur les présentations… En effet, la présentation du nouveau conjoint est une étape importante pour réussir une famille recomposée. Il est préférable que ces présentations soient « officielles » et organisées dans un contexte agréable (par exemple autour d´un déjeuner au restaurant ou d´une sortie particulière) puisqu´elles vont ouvrir sur une discussion tout en dessinant un nouveau cadre pour l’enfant.

C´est en premier lieu de l´attitude du futur beau-parent que dépendra l’envie de l’enfant de s’investir dans cette relation. Personnellement, je conseille de présenter la personne comme « l’ami(e) » de papa (ou maman) pour que l’enfant ne se sente pas obligé de l’identifier immédiatement comme « beau-père (ou belle-mère) ».

Dans le prolongement des choses, après le 1er rendez-vous, évitez de bombarder votre enfant avec des questions comme : « Tu le (ou la) trouves sympa ? » ou encore « Alors, t´en pense quoi ? » car il faut laisser à l’enfant le temps nécessaire pour développer un rapport d’individu à individu avec son futur beau-parent. Le temps est la règle d´or en matière de changement : que ce soit pour accepter la séparation de ses parents ou la reconstruction du nouveau couple ou encore la création du lien avec un adulte (surtout s´il s´agit de l´amoureux d´un parent).

Pour faciliter le changement, je recommande au parent de bien communiquer avec son enfant avant d’accueillir son partenaire à temps complet dans le foyer. Une fois les contacts multipliés, vous pourrez alors lui demander son avis et évoquer ses sentiments qui ont besoin d être entendus.

L’ex-parent et le futur beau-parent

Nous venons d´aborder les présentations de l´enfant et du futur beau-parent mais il apparait également important de ne pas oublier d’informer l´ex car un parent est en droit de savoir auprès de qui son enfant va évoluer. De plus, la transparence diminue le risque de mettre l’enfant en situation d´interrogatoire à chaque retour chez l´ex.

Je souligne à ce titre l´importance de s´abstenir de toute critique (que ce soit à l’égard du beau-parent ou de l´ex) devant l´enfant. Le jugement peut s´avérer très déstabilisant pour l’enfant car abaisser des adultes qui le construisent revient à dévaloriser une partie de lui-même.

Ces principes sous-entendent que le couple originel doit avoir réglé ses conflits afin que chacun trouve sa place dans l’éducation de l’enfant. Nous sommes tous d´accord pour penser que l´équilibre de l’enfant passe avant sa fierté ou ses « ex-rancœurs »personnelles !

Quel est le rôle du beau-parent

Pour se structurer, l’enfant doit comprendre que le beau-parent n’est pas son (ou sa) camarade mais bien un adulte sur lequel il peut compter comme à qui il doit obéissance.

Le beau-parent a un rôle éducatif, un devoir d’autorité et de protection. Tout cela dépend bien sûr de l´âge de l´enfant et du temps passé ensemble mais dans tous les cas, il lui doit le respect. La cohabitation marque l’expérience de beau-parent (en baignant le petit ou en expliquant un devoir incompris au plus grand etc.). Ces moments de vie rapprochent. En s´occupant des enfants et en les protégeant on crée du lien et donc on s´attache…

Le beau-parent n´est pas là pour remplacer un parent. Sa place n´a rien d´évident, elle est même à inventer ! Et comme on devient parent avec l´expérience, il en est de même pour le beau-parent. Comme vous l´aurez compris, cette relation est complexe et dépend de plusieurs facteurs :

– Ce que le beau-parent investit,

– Ce que l’enfant a besoin de trouver,

– Le rôle du parent présent qui doit accompagner le beau-parent en le responsabilisant au sein de la famille.

Le beau-parent, en tant qu’adulte et vivant au sein du foyer, ne doit pas être mis à l´écart pour les questions liées à l’éducation des enfants. Son rôle est important puis qu´il partage la vie des enfants. Je déplore le cas des familles recomposées dans lesquelles les beaux-parents n’ont aucun mot à dire au sujet de l´éducation des beaux-enfants.

Je dirais que c´est d´abord infantilisant pour les beaux-parents, qui sont adultes et responsables. Bien entendu, les grandes décisions reviennent prioritairement aux parents biologiques (en espérant bien sûr qu´ils soient d´accords).

Le « petit-nom »

Difficile de passer à côté de la fameuse question : « Comment je peux t´appeler ?» ou encore « Je peux t´appeler maman ? » quant on est face à des enfants. C´est une question qui travaille fréquemment les enfants car elle suscite souvent des peurs de trahir la maman biologique et à la fois l´envie de séduire et de créer un lien particulier avec le beau-parent. Ce n´est donc pas toujours évident de répondre toutefois

Personnellement, je ne recommande pas d’accepter de se faire appeler « maman » (ou papa selon le cas) – surtout si le vrai parent est présent et qu´il participe à l’éducation. Le plus classique au départ consiste à se faire appeler par son prénom avec l´inconvénient de ne pas positionner clairement la place de chacun. Ensuite, le fait d´accepter le surnom choisi par l’enfant donne un statut particulier tout en étant un symbole affectif.

Quand il y a plusieurs enfants de part et d´autre

Une famille recomposée peut être le résultat de deux familles décomposées avec son lot de souffrances, tristesse, colère ou culpabilité… Chacun subit des changements et donc a besoin de temps pour se reconstruire.

Soyez attentif à l´égard de l’enfant du conjoint pour pouvoir parler de ses éventuelles inquiétudes et pouvoir l´apaiser s´il sent des différences affectives. Toutefois, il ne faut pas se montrer moins sourcilleux sur les règles de vie sous prétexte qu’on n’est pas son parent biologique !

Les règles doivent être communes, entendues et respectées par tous (incluant les enfants présents seulement les week-ends).

Au sein des familles recomposées, je suggère vivement d’inventer des coutumes visant à créer une culture familiale. Par exemple, le plateau télé du dimanche soir, la sortie ciné une fois par mois etc. L’idéal dans un foyer est que chaque enfant ait sa propre chambre ou qu’il y ait une chambre réservée aux enfants en visite le week-end.

Dans la réalité, les enfants doivent souvent partager leur chambre. Quoiqu´il en soit, je conseille de demander aux enfants leur avis car la condition essentielle consiste à ce que chacun se sente respecté dans son lieu de vie (à commencer par ceux qui vivent le plus souvent dans la maison).

Côté disputes et rebellions…

Comme dans n´importe quelle famille, l’enfant a ses phases de rebellions. Dans le cas des familles recomposée, c´est d´autant plus difficile de gérer les conflits car la belle mère passe facilement pour une marâtre (il n´y a qu´à voir les nombreux contes qui ont bercé notre enfance, de blanche neige à Cendrillon et j´en passe et des meilleurs…). L´insulte suprême et pourtant véridique, c´est le fameux « T’es pas ma mère ! » (et quelle belle-mère n’a pas entendu cette phrase prononcée « avec amour » au moins une fois dans sa vie ?). Gardez votre sang froid et remémorez-vous que vous avez déjà pris la place de leur mère auprès de leur père.

Il est primordial que le parent intervienne pour soutenir les règles exigées par sa partenaire. Par exemple : « Oui, tu dois faire rentrer directement à la maison après l´école, Marion a raison ».

Si l’enfant persiste derrière des refus automatiques, le meilleur signe d´intelligence consiste à laisser l’enfant sortir son agressivité et lui répondre que vous comprenez que la situation ne soit pas facile pour lui tout en maintenant vos limites. Vous ne devez pas tout accepter car vous êtes chez vous, et à la maison, ce sont les adultes qui commandent. En réumé, il faut avoir du tact, de la patience et du discernement pour faire accepter sa place de beau-parent.

« Avec maman, on n´est pas obligé de manger des légumes » ou « Maman elle au moins, elle sait ce qu´on aime »… Voilà le genre de phrases cadeaux dont j´ai eu droit en ayant mes belles-filles en vacances. Vrai ou pas vrai, les enfants savent jouer du statut d´enfants divorcés et n´hésites pas à en abuser pour parvenir à leurs fins. Un rappel de perspective : une famille recomposée implique la rencontre de deux façons de vivre.

Pour que les enfants se sentent le mieux possible dans la nouvelle maison, il est indispensable d´établir des règles propres à cette nouvelle famille, quitte à rédiger ensemble une charte qui reprend tous les principes validés ensemble : la semaine d´Amélie pour mettre la table, le tour d´Angèle pour débarasser le lave-vaisselle, l´heure du bain pour chacune, le comportement à table (pas de coudes sur la table quand on mange), etc… Et un conseil : laissez cette charte bien en vue sur le frigo pour éviter toute discussion inutile.

L´arrivée d´un enfant, fruit de la nouvelle union

Cette naissance vient confirmer l’union entre son parent et le beau-parent. Et vu qu´elle soude cette nouvelle famille, elle est généralement bien acceptée par ses aînés, la plupart du temps fragilisés par la séparation parentale. Une naissance peut apaiser la peur de revivre un nouvel éclatement, et à l´inverse, comme tous les enfants craignent d’être délaissés avec l´arrivée d´un bébé, il est capital de les laisser mettre des mots sur leurs angoisses et réagir en fonction.

Un dialogue bienveillant accompagné de tendresses permettront à l´enfant d`accueillir cette naissance avec joie et de la considérer comme un nouveau lien renforçant la nouvelle famille.

Et le couple dans tout ça ?

Il est intéressant d´évoquer les lois de la famille recomposées mais quant est il du couple au cœur de cette famille ? On a aimé l´homme (ou la femme) qu´on a rencontré, on a eu envie de vivre avec, on a donc dit OUI sans forcément appréhender le « paquet »… Accepter de s´installer avec un ou des enfants rime avec disputes, comparaisons, discussions (pour aller au lit, pour sortir, pour choisir la destination des vacances etc).

La romance peut être sacrément chamboulée par les aléas d´une famille recomposées. Alors le plus important c´est de prendre soin de son couple. Le nourrir pour le préserver tout restant unis face aux enfants comme à la mère (ou au père biologique selon le cas).

Derniers conseils pour les famille recomposées

Sur un plan personnel, je recommande à tout nouveau beau-parent de cultiver la compréhension, le calme et plus que tout la patience : Comme vous l´avez compris, seul le temps permet à chaque membre de s´approprier une place dans laquelle on se sent bien. En parallèle, prendre soin de son couple passe obligatoirement par le respect d´une intimité avec son partenaire c´est-à-dire s´octroyer des moments rien que tous les 2 (des week-ends rien que pour vous par exemple, un resto en amoureux etc.).

Il s´agit de cultiver le plaisir à deux, celui qui nous rappelle ce qui nous a fait dire OUI à la vie en couple en acceptant la vie de famille qui est venue direct avec !

En espérant que mes conseils vous aideront à surmonter les difficultés liées toute famille recomposée ou plus simplement à vivre le plus sereinement possible.

Pour toute autre question, je me tiens à votre disposition pour y répondre : [email protected] et propose des consultations privée via skype : ambre.franrenet

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